Une annonce passée récemment pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire technologique de l’Algérie. En visite au Centre de développement des technologies avancées (CDTA) à Alger, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a révélé la conception d’une micro-puce électronique de 1 mm², utilisant une technologie de 65 nanomètres.
Selon le ministre, cette réalisation est le fruit d’années de recherche et d’efforts soutenus, concrétisant l’engagement pris par l’Algérie en matière d’innovation technologique. Cette micro-puce, bien que petite par sa taille, symbolise un grand pas vers l’indépendance technologique du pays.
Une stratégie de développement bien pensée
Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale cohérente, amorcée notamment avec l’ouverture d’une usine dédiée à la fabrication de semi-conducteurs. L’objectif est clair : faire de l’Algérie un pays producteur de technologie, et non plus seulement un consommateur.
Le ministre a indiqué que la production locale de ces puces commencera dans les deux prochaines années. Il a souligné que cette étape ne marque pas une fin, mais plutôt le début d’un processus continu, où la technologie jouera un rôle central dans le développement économique.
Un savoir-faire local mis en valeur
À l’occasion de cette visite, une nouvelle structure baptisée « CDTA Expertise » a également été inaugurée. Cette filiale vise à renforcer le lien entre la recherche scientifique et le monde industriel. Des accords ont été signés avec la SATIM pour sécuriser les paiements électroniques en Algérie, ainsi qu’avec l’ENIE pour collaborer dans la production de composants électroniques.
Pourquoi une puce en 65 nm en 2025 ?
Certains pourraient questionner la pertinence d’une technologie de 65 nm à l’heure où des géants comme TSMC ou Samsung travaillent sur des gravures de 3 nm. Pourtant, cette technologie reste parfaitement adaptée à de nombreuses applications industrielles, médicales et sécuritaires, qui n’exigent pas une miniaturisation extrême.
La puce conçue par les chercheurs algériens embarque plus de 42 000 composants électroniques, fonctionne à 125 kHz et intègre un module RFID basse fréquence. Elle est donc parfaitement adaptée à des usages tels que l’identification sécurisée, les compteurs intelligents, la traçabilité des produits ou encore la monétique.
Une réponse adaptée aux besoins locaux
Cette initiative ne vise pas à concurrencer les géants mondiaux du semi-conducteur, mais à répondre efficacement aux besoins spécifiques de l’Algérie. Sécurité des paiements, gestion intelligente des ressources, agriculture connectée, ou encore dispositifs médicaux : autant de domaines où cette technologie peut être exploitée immédiatement.
Ce projet envoie aussi un signal fort à la jeunesse scientifique algérienne : l’innovation est possible ici, en Algérie. L’avenir technologique du pays se construit dès maintenant, millimètre par millimètre.

